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Désenclaver l’histoire de l’Algérie à la période coloniale, Revue d’histoire moderne et contemporaine, n° 63-2, 2016

Hélène Blais, Claire Fredj et Sylvie Thénault (dir.)

Publié le 28 mars 2017 Mis à jour le 17 juillet 2017
Dans ce dossier, la proposition de « désenclaver » l’histoire de l’Algérie à la période coloniale a trouvé trois déclinaisons. Elle a abouti, d’abord, à l’investissement de cette histoire par des auteurs ne se définissant pas, à proprement parler, comme des spécialistes de l’Algérie, mais qui viennent l’éclairer depuis leurs propres observatoires. […] Elle oblige ensuite à un effort de décentrement. Il s’agit d’une invitation à mettre en relation l’histoire de l’Algérie avec d’autres expériences coloniales, soit dans une logique intra-impériale (avec d’autres colonies françaises), soit dans une logique inter-impériale (avec d’autres empires). Il apparaît dès lors que l’Algérie n’a pas constitué un isolat au sein des politiques coloniales françaises ou au regard des contextes internationaux […] La proposition d’un « désenclavement », enfin, est significative d’une interrogation sur les cadres chronologiques, spatiaux et socioculturels dans lesquels l’histoire de l’Algérie coloniale s’est développée. […]
Le renouvellement prôné ici n’a pas la prétention de faire du passé table rase mais d’offrir de nouvelles perspectives pour penser l’histoire de l’Algérie. Ce dossier, sans nier sa spécificité dans l’ensemble impérial français, invite à mieux l’évaluer en la questionnant au regard des autres expériences coloniales, y compris à l’échelle de plusieurs empires, et à la mettre à distance en tant que construction historiographique. Certes, la démarche demeure délicate. Elle suppose de sortir du corpus balisé des archives administratives de la colonisation française. Elle implique également de s’extraire du terrain algérien et d’avoir à l’esprit des situations au regard desquelles ses particularités apparentes peuvent être nuancées. Ce dossier, donc, n’entend pas offrir de solution toute faite pour sortir des cadres coloniaux et nationaux quant à l’écriture de l’histoire de l’Algérie et ne prône d’ailleurs pas leur abandon dans la mesure où il n’existe pas de cadres pertinents dans l’absolu. Il engage surtout à des réajustements permanents en fonction des objets et des acteurs.

Direction du dossier
Hélène Blais est professeure d’histoire contemporaine à l’ENS, chercheure à l'IHMC.
Claire Fredj est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris Nanterre, chercheure à l’IDHE.S.
Sylvie Thénault
est directrice de recherche CNRS, chercheure au Centre d'histoire sociale du XXe siècle.

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