W3 Travail professionnel, travail militant, travail domestique
Publié le 28 janvier 2015
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Mis à jour le 28 juin 2017
Ce séminaire, organisé par l’ISP et l’IDHES, une fois par mois, le jeudi de 10h à 13h, propose de faire discuter des recherches empiriques travaillant sur la construction de rapports de pouvoir et de domination dans les intersections entre travail domestique, professionnel et militant, en mettant en œuvre ces différentes entrées à des échelles variées.
Date(s)
du 22 janvier 2015 au 4 juin 2015
10h-13h
Lieu(x)
Bâtiment Ephémère 3 (T)
Rez-de-chaussée, salle TR10
Les formes d’activité productive observables dans nos sociétés ne se limitent pas au travail rémunéré, salarié ou indépendant. Comme l’ont montré par exemple les mesures de la part du travail domestique ou de l’économie informelle dans la production nationale, on ne peut ignorer l’importance d’autres types d’activités productives, diversement reconnues, visibles et rémunérées, symboliquement comme financièrement. Les recherches sociologiques ont montré l’importance des investissements, notamment temporels, dans différentes formes de travail : le travail professionnel, bien sûr, mais aussi domestique et, plus récemment, militant. Analyser les mondes professionnels, la sphère domestique et le militantisme sous l’angle du travail permet aujourd’hui d’étudier plus finement l’interdépendance des investissements dans ces trois activités.
Ces investissements ont pu être perçus comme concurrentiels, le temps consacré à la sphère domestique limitant par exemple l’engagement dans une carrière professionnelle ou militante. Certains travaux ont néanmoins montré qu’un fort investissement dans le domaine professionnel pouvait aller de pair avec des activités associatives ou politiques intenses. Cet apparent paradoxe s’explique par des approches mettant en évidence la transposabilité de certaines compétences et ressources d’une sphère à l’autre.
La maîtrise du temps et de son investissement possible dans différentes formes d’activité est très inégale : les membres des professions libérales et intellectuelles ont plus de latitude dans l’aménagement de leur emploi du temps professionnel que les salariés d’exécution ; les femmes sont en première ligne pour gérer les contraintes imposées par la prise en charge des enfants. La transposition des compétences d’une sphère à l’autre ne se fait pas non plus dans les mêmes conditions pour tout le monde : par exemple, si les femmes exploitent des compétences acquises dans la sphère domestique dans le cadre de certaines professions (ménage, care, petite enfance, services), c’est avec une reconnaissance financière et sociale très faible ; en revanche, une trajectoire militante réussie, plus probable pour un homme diplômé, pourra lui fournir des réseaux exploitables professionnellement.
L’étude de la façon dont différents rapports sociaux – de classe, de sexe, mais aussi de race, d’âge ou de génération – se construisent dans les intersections entre travail militant, professionnel et domestique, peut se faire depuis différentes entrées et à différentes échelles, que ce séminaire propose d’explorer. Ces intersections peuvent tout d’abord s’observer empiriquement depuis le monde professionnel, la sphère domestique ou les structures militantes. Elles peuvent ensuite être étudiées au niveau micro, comme celui d’un couple, d’un atelier ou d’une association locale, tout autant que dans une perspective transnationale, en travaillant par exemple sur la division raciale de ces différents types de travail à l’échelle mondiale.
Ce séminaire propose ainsi de faire discuter des recherches empiriques travaillant sur la construction de rapports de pouvoir et de domination dans les intersections entre travail domestique, professionnel et militant, en mettant en œuvre ces différentes entrées à des échelles variées.
Ces investissements ont pu être perçus comme concurrentiels, le temps consacré à la sphère domestique limitant par exemple l’engagement dans une carrière professionnelle ou militante. Certains travaux ont néanmoins montré qu’un fort investissement dans le domaine professionnel pouvait aller de pair avec des activités associatives ou politiques intenses. Cet apparent paradoxe s’explique par des approches mettant en évidence la transposabilité de certaines compétences et ressources d’une sphère à l’autre.
La maîtrise du temps et de son investissement possible dans différentes formes d’activité est très inégale : les membres des professions libérales et intellectuelles ont plus de latitude dans l’aménagement de leur emploi du temps professionnel que les salariés d’exécution ; les femmes sont en première ligne pour gérer les contraintes imposées par la prise en charge des enfants. La transposition des compétences d’une sphère à l’autre ne se fait pas non plus dans les mêmes conditions pour tout le monde : par exemple, si les femmes exploitent des compétences acquises dans la sphère domestique dans le cadre de certaines professions (ménage, care, petite enfance, services), c’est avec une reconnaissance financière et sociale très faible ; en revanche, une trajectoire militante réussie, plus probable pour un homme diplômé, pourra lui fournir des réseaux exploitables professionnellement.
L’étude de la façon dont différents rapports sociaux – de classe, de sexe, mais aussi de race, d’âge ou de génération – se construisent dans les intersections entre travail militant, professionnel et domestique, peut se faire depuis différentes entrées et à différentes échelles, que ce séminaire propose d’explorer. Ces intersections peuvent tout d’abord s’observer empiriquement depuis le monde professionnel, la sphère domestique ou les structures militantes. Elles peuvent ensuite être étudiées au niveau micro, comme celui d’un couple, d’un atelier ou d’une association locale, tout autant que dans une perspective transnationale, en travaillant par exemple sur la division raciale de ces différents types de travail à l’échelle mondiale.
Ce séminaire propose ainsi de faire discuter des recherches empiriques travaillant sur la construction de rapports de pouvoir et de domination dans les intersections entre travail domestique, professionnel et militant, en mettant en œuvre ces différentes entrées à des échelles variées.
PROGRAMME
SÉANCE 1 : INTRODUCTION
22 janvier 2015
Séance assurée par les organisatrices :
Alexandra Oeser et Maud Simonet
SÉANCE 2 : LE TRAVAIL MILITANT
6 février 2015 (ATTENTION, C’EST UN VENDREDI)
Intervenants :
Xavier Dunezat et Juilian Michi
Références :
- Xavier Dunezat, « Trajectoires militantes et rapports sociaux de sexe », in Olivier Fillieule, Patricia Roux (dir.), Le sexe du militantisme, Paris, Presses de SciencesPo, 2009, p. 243-260.
- Juilian Mischi, « Gérer la distance à la "base". Les permanents CGT d’un atelier SNCF », Sociétés Contemporaines, 2011/4, n° 84, p. 53-77.
SÉANCE 3 : TRAVAILLER SUR LES CLASSES POPULAIRES
12 mars 2015
Intervenants :
Michel Pialoux, Stéphane Beaud
Références :
- Michel Pialoux, Stéphane Beaud, Retour sur la condition ouvrière, Fayard, 2005.
- Stéphane Beaud « Un fils de "bourgeois" en terrain ouvrier. Devenir sociologue dans les années 1980 », in Delphine Naudier, Maud Simonet, Des sociologies sans qualités ? Pratiques de recherche et engagements, La Découverte, 2011.
SÉANCE 4 : CARRIÈRES ET GENRE
17 avril 2015 (ATTENTION, C’EST UN VENDREDI)
Intervenantes :
Catherine Achin, Sandrine Leveque et Sophie Pochic, Cécile Guillaume
Références :
- Catherine Achin et Sandrine Leveque, Femmes, Énarques et professionnels de la politique. Des carrières exceptionnelles sous contraintes, Genèses, 2007/2, n° 67, p. 24-44.
- Sophie Pochic et Cécile Guillaume, Quand les politiques volontaristes de mixité ne suffisent pas : les leçons du syndicalisme anglais, Cahiers du genre, 2009/2, n° 47, p. 145-168.
SÉANCE 5 : LES FRONTIÈRES DU TRAVAIL ARTISTIQUE
7 mai 2015
Intervenant-e-s :
Delphine Naudier et Matthieu Grégoire
Références :
- Delphine Naudier, « Les écrivaines et leurs arrangements avec les assignations sexuées », Sociétés contemporaines, 2/ 2010 (n° 78), p. 39-63.
- Matthieu Grégoire, « Un siècle d’intermittence et de salariat - Corporation, emploi et socialisation : sociologie historique de trois horizons d'émancipation des artistes du spectacle (1919-2007)», thèse de doctorat, Université Université Paris Nanterre, 2009, chapitre 6 : "la socialisation comme horizon d'émancipation- enquête qualitative", http://www.ies-salariat.org/IMG/pdf/thesegregoire.pdf
SÉANCE 6 : LES ARMES/LA VIOLENCE COMME TRAVAIL
4 juin 2015
Intervenants :
Marielle Debos et Elissa Mailänder
Références :
- Marielle Debos, « Living by the gun in Chad. Armed violence as a practical occupation », Journal of Modern African Studies (Cambridge University Press), Vol. 49, n° 3, septembre 2011, p. 409-428.
- Elissa Mailänder, « La violence des surveillantes des camps de concentration national-socialistes (1939-1945) : réflexions sur les dynamiques et logiques du pouvoir », Online Encyclopedia of Mass Violence, mars 2012, URL : http://www.massviolence.org/La-violence-des-surveillantes-des-camps-de-concentration
Mis à jour le 28 juin 2017