Version française / Équipe / docteurs
BAYLE, Gauthier
Docteur en sociologie
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> Structures de rattachement :
Laboratoire : UMR 8533 - Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (IDHES)
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Laboratoire : UMR 8533 - Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (IDHES)
Thèse
"Rapports de concurrence et de collaboration d’une économie souterraine. Ethnographie des vendeurs à la sauvette à Paris", sous la direction de David Lepoutre (Université Paris Nanterre, IDHES).
Résumé
Cette thèse interroge la socialisation d'individus engagés dans une économie souterraine et s’appuie un matériau d’enquête constitué auprès de vendeurs à la sauvette travaillant à Paris. Ce matériau s'est construit autour de la méthode ethnographique tout d’abord, et l’observation participante à la vente à la sauvette comme mode de recueil d’informations principal. A l'instar d’autres secteurs de la capitale, un éventail de ventes « sauvages » occupe les trottoirs du dix-huitième arrondissement. L’une d'elles consiste à faire commerce d'invendus commerciaux de denrées périssables. Le plus souvent, ce type de « sauvette » est pratiqué par des femmes retraitées ou en fin de carrière. La « ramasse » des produits dans les conteneurs à déchets des magasins et leur revente forment les deux séquences de travail de mes collègues « revendeuses alimentaires». Mon rôle ne différait pas du leur. Je récupérais tôt le matin ou tard le soir des invendus que je posais entre-temps sur les étals de fortune d’un marché aux légumes du nord de Paris.
Une seconde étape d’enquête, moins longue, se constitue désormais d’informations visant à mettre en évidence la présence ou non de caractéristiques observées par ethnographie chez d’autres groupes de vendeurs à la sauvette. Un tel procédé itératif devrait expliquer les différences relationnelles qui se manifestent d’un groupe de vendeurs à l’autre. Ces variations façonnent des rapports plutôt concurrentiels chez certains, plutôt coopératifs chez d’autres. Je souhaite décrire, plus précisément, comment les membres de certains groupes en sont venus à revendiquer collectivement l’occupation d’un espace de vente et l’exclusivité des clients potentiels qui y circulent. De tels comportements « territoriaux » ne vont pas de soi, bien au contraire. Lorsqu’ils s’observent, leur présence doit être comprise en lien avec le fonctionnement des commerces et la structure des relations interpersonnelles des membres des groupes qui les pratiquent.
Parfois, l’approvisionnement de la marchandise autant que sa vente se pratiquent individuellement. Dans ce cas, intégrer le groupe garantit la constitution d’une clientèle et la division des risques d’interpellation. Dans d’autres, une sociabilité préalable conditionne l’intégration des novices (par cooptation souvent) ou encore l’obtention de la marchandise en gros. A l’extrémité de cette typologie, il arrive que le groupe intègre même une hiérarchie des membres, une division des rôles ainsi qu’une rétribution sur un modèle salarial. D’une extrémité à l’autre se dessine ainsi un continuum de pratiques et de comportements mettant en jeu l’acquisition des marchandises, l’accès (ouvert ou fermé) aux espaces de vente, la fidélisation ou non de la clientèle et la nature des rapports entretenus avec les forces de l’ordre.
Mots clés
Vente à la sauvette, zone de sécurité prioritaire, Barbès - Château Rouge, police, pauvreté, travail informel
Date de soutenance : 17 novembre 2021
Résumé
Cette thèse interroge la socialisation d'individus engagés dans une économie souterraine et s’appuie un matériau d’enquête constitué auprès de vendeurs à la sauvette travaillant à Paris. Ce matériau s'est construit autour de la méthode ethnographique tout d’abord, et l’observation participante à la vente à la sauvette comme mode de recueil d’informations principal. A l'instar d’autres secteurs de la capitale, un éventail de ventes « sauvages » occupe les trottoirs du dix-huitième arrondissement. L’une d'elles consiste à faire commerce d'invendus commerciaux de denrées périssables. Le plus souvent, ce type de « sauvette » est pratiqué par des femmes retraitées ou en fin de carrière. La « ramasse » des produits dans les conteneurs à déchets des magasins et leur revente forment les deux séquences de travail de mes collègues « revendeuses alimentaires». Mon rôle ne différait pas du leur. Je récupérais tôt le matin ou tard le soir des invendus que je posais entre-temps sur les étals de fortune d’un marché aux légumes du nord de Paris.
Une seconde étape d’enquête, moins longue, se constitue désormais d’informations visant à mettre en évidence la présence ou non de caractéristiques observées par ethnographie chez d’autres groupes de vendeurs à la sauvette. Un tel procédé itératif devrait expliquer les différences relationnelles qui se manifestent d’un groupe de vendeurs à l’autre. Ces variations façonnent des rapports plutôt concurrentiels chez certains, plutôt coopératifs chez d’autres. Je souhaite décrire, plus précisément, comment les membres de certains groupes en sont venus à revendiquer collectivement l’occupation d’un espace de vente et l’exclusivité des clients potentiels qui y circulent. De tels comportements « territoriaux » ne vont pas de soi, bien au contraire. Lorsqu’ils s’observent, leur présence doit être comprise en lien avec le fonctionnement des commerces et la structure des relations interpersonnelles des membres des groupes qui les pratiquent.
Parfois, l’approvisionnement de la marchandise autant que sa vente se pratiquent individuellement. Dans ce cas, intégrer le groupe garantit la constitution d’une clientèle et la division des risques d’interpellation. Dans d’autres, une sociabilité préalable conditionne l’intégration des novices (par cooptation souvent) ou encore l’obtention de la marchandise en gros. A l’extrémité de cette typologie, il arrive que le groupe intègre même une hiérarchie des membres, une division des rôles ainsi qu’une rétribution sur un modèle salarial. D’une extrémité à l’autre se dessine ainsi un continuum de pratiques et de comportements mettant en jeu l’acquisition des marchandises, l’accès (ouvert ou fermé) aux espaces de vente, la fidélisation ou non de la clientèle et la nature des rapports entretenus avec les forces de l’ordre.
Mots clés
Vente à la sauvette, zone de sécurité prioritaire, Barbès - Château Rouge, police, pauvreté, travail informel
Date de soutenance : 17 novembre 2021
Thématiques de recherche
- Ethnographie urbaine
- Économie souterraine
- Délinquance
- Socialisation
Domaines de recherche de l'Idhe.s
- Domaine 1. Travail. Entreprises, professions, professionnalisation
- Économie souterraine
- Délinquance
- Socialisation
Domaines de recherche de l'Idhe.s
- Domaine 1. Travail. Entreprises, professions, professionnalisation
Publications
- Bayle Gauthier, « L’esprit subversif de la vente à la sauvette. Les échanges de produits alimentaires de récupération en opposition des politiques sociales », Sciences et actions sociales [en ligne], nᵒ 3, 2016, http://www.sas-revue.org/index.php/25-n-3/dossiers-n-3/53-l-esprit-subversif-de-la-vente-a-la-sauvette-les-echanges-de-produits-alimentaires-de-recuperation-en-opposition-des-politiques-sociales.
- Bayle Gauthier, « [Compte rendu d’ouvrage] Chiapello, C., Gilbert, P., Sociologie des outils de gestion. Introduction à l’analyse sociale de l’instrumentation de gestion », Sociologie du travail, vol. 56, nᵒ 4, 2014.
Rapports
- Bayle Gauthier, Prévention des risques psychosociaux, Ministère de l’agriculture, cabinet du ministre et service de la DGAL, novembre 2015.
- Bayle Gauthier, Enquête « Insertion professionnelles des Masters », Nanterre : Observatoire de la Vie étudiante, Université Paris Ouest, mars 2015.
- Bayle Gauthier, « [Compte rendu d’ouvrage] Chiapello, C., Gilbert, P., Sociologie des outils de gestion. Introduction à l’analyse sociale de l’instrumentation de gestion », Sociologie du travail, vol. 56, nᵒ 4, 2014.
Rapports
- Bayle Gauthier, Prévention des risques psychosociaux, Ministère de l’agriculture, cabinet du ministre et service de la DGAL, novembre 2015.
- Bayle Gauthier, Enquête « Insertion professionnelles des Masters », Nanterre : Observatoire de la Vie étudiante, Université Paris Ouest, mars 2015.
Communications
- Bayle Gauthier, « La structure commerciale du secteur Barbès et les déterminants de son économie souterraine », séminaire doctoral, Nanterre, université Paris Nanterre, 15 janvier 2017. URL : http://idhes.parisnanterre.fr/manifestations-scientifiques/seminaires/seminaire-doctoral-734587.kjsp?RH=1422610075962.
- Bayle Gauthier, « Ethnographier le « non-recours » sous le prisme de la vente à la sauvette : le commerce des produits alimentaires de récupération en opposition des politiques sociales, SA01 - S6 - », XXe congrès « Sociétés en mouvement, sociologie en changement », AISLF, Montréal, université du Québec (UQAM), juillet 2016. URL : https://sites.grenadine.co/sites/aislf/fr/2016/schedule/924/SA01+-+S6+-+Ethnographier+le+%C2%AB+non-recours+%C2%BB+sous+le+prisme+de+la+vente+%C3%A0+la+sauvette+%3A+le+commerce+des+produits+alimentaires+de+r%C3%A9cup%C3%A9ration+en+opposition+des+politiques+sociales.
- Bayle Gauthier, « L’esprit subversif de la vente à la sauvette : les échanges de produits alimentaires de récupération en opposition aux politiques sociales », Journées internationales de sociologie du travail (JIST2016) : crise(s) et mondes du travail, Athènes, université Panteion, mai 2016. URL : https://jist2016.sciencesconf.org/.
- Bayle Gauthier, « Les systèmes d’information de l’aide alimentaire », Consortium doctoral, colloque de l´Association Information et Management (AIM 2015), Rabat, Institut national des postes et télécommunications, mai 2015.
- Bayle Gauthier, « La vente à la sauvette de produits alimentaires », séminaire « Idées », Nanterre, université Paris Ouest Nanterre La Défense, décembre 2015. URL : http://idhes.parisnanterre.fr/archives-/seminaires-2015-2016/seminaire-doctoral-641298.kjsp?RH=1422610075962.
- Bayle Gauthier, « Ethnographier le « non-recours » sous le prisme de la vente à la sauvette : le commerce des produits alimentaires de récupération en opposition des politiques sociales, SA01 - S6 - », XXe congrès « Sociétés en mouvement, sociologie en changement », AISLF, Montréal, université du Québec (UQAM), juillet 2016. URL : https://sites.grenadine.co/sites/aislf/fr/2016/schedule/924/SA01+-+S6+-+Ethnographier+le+%C2%AB+non-recours+%C2%BB+sous+le+prisme+de+la+vente+%C3%A0+la+sauvette+%3A+le+commerce+des+produits+alimentaires+de+r%C3%A9cup%C3%A9ration+en+opposition+des+politiques+sociales.
- Bayle Gauthier, « L’esprit subversif de la vente à la sauvette : les échanges de produits alimentaires de récupération en opposition aux politiques sociales », Journées internationales de sociologie du travail (JIST2016) : crise(s) et mondes du travail, Athènes, université Panteion, mai 2016. URL : https://jist2016.sciencesconf.org/.
- Bayle Gauthier, « Les systèmes d’information de l’aide alimentaire », Consortium doctoral, colloque de l´Association Information et Management (AIM 2015), Rabat, Institut national des postes et télécommunications, mai 2015.
- Bayle Gauthier, « La vente à la sauvette de produits alimentaires », séminaire « Idées », Nanterre, université Paris Ouest Nanterre La Défense, décembre 2015. URL : http://idhes.parisnanterre.fr/archives-/seminaires-2015-2016/seminaire-doctoral-641298.kjsp?RH=1422610075962.
Mis à jour le 12 janvier 2022