Version française / Équipe / Chercheurs, Enseignants-chercheurs
- Libellé inconnu,
La relation de soin à l’ombre des conflits
2e journée d'études consacrée au "Soin en guerre", co-organisée par l'ISP, l'IDHE.S avec le soutien de l'IUF.
le 23 mai 2024
Bâtiment Max Weber (W)
Bâtiment Weber, rez-de-chaussée, salle 1
200 avenue de la République
92 000 Nanterre
Plan
Organisation
Comité d'organisation :
Élodie Charié, Sciences Po, CHSP
Claire Fredj, Université Paris Nanterre, IDHE.S
Julie Le Gac, Université Paris Nanterre, ISP
Paul Lenormand, Université Paris Nanterre, ISP, CERCEC
Ioulia Shukan, Université Paris Nanterre, ISP, CERCEC
Cette journée d’études est financée par l’Institut des sciences sociales du politique (ISP, UMR 7220), le laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société (IDHE.S, UMR 8533) et l’IUF.
Comité scientifique :
Laure Humbert, The University of Manchester
Francisco Javier Martinez, Universidad de Zaragoza
Benoît Pouget, Sciences Po Aix-en-Provence
Anne Rasmussen, EHESS
Bertrand Taithe, The University of Manchester
Stéphane Tison, Université du Mans
Présentation
Comment la guerre transforme-t-elle les gestes et les pratiques des soignants et la relation de soin qu’ils contribuent à faire naître ?
Les formations théoriques et pratiques – quand bien même la médecine militaire envisage la guerre et l’urgence – organisées à partir du XVIIIe siècle en Europe occidentale et dont on peut dire qu’elles concernent la plupart des systèmes médicaux au début du XXIe siècle, l’éthique médicale (notamment le secret médical, les soins pour tous) ou encore la relation individualisée (le colloque singulier) censée entrer dans le traitement d’une affection – et largement idéalisée -, éléments au cœur de la relation de soin, se sont constitués dans un temps qui reste celui de la « paix ».
Après une rencontre consacrée aux actrices et acteurs du soin en guerre (13 octobre 2023), cette journée d’étude se propose de restituer la complexité des interactions régissant les rapports entre les différentes catégories de soignant·es et soigné·es en situation de guerre, en s’interrogeant sur les effets de cette séquence particulière sur une économie du soin qui s’est largement organisée dans un cadre différent.
Nous nous attacherons en particulier aux enjeux suivants :
- Comment le contexte de guerre, sa violence, l’urgence qu’il implique transforme-t-il les environnements de travail, les rapports sociaux entre soignant·es et soignée·es ?
- En quoi d’autres acteurs et d’autres logiques (stratégique, disciplinaire notamment) interfèrent-ils avec la relation de soin ?
- Dans quelle mesure les contraintes d’approvisionnement et d’organisation conduisent-elles à l’adaptation des pratiques, à une nouvelle division du travail du soin, et façonnent-elles des rapports nouveaux entre soignants et soignés – la question du triage devenant ici particulièrement sensible, le traitement de l’ennemi également ?
- De manière générale, quelle éthique médicale se dessine alors en temps de guerre ?
- Que signifie d’ailleurs « être patient » dans un tel contexte, quelle est la place des familles, des accompagnants dans l’environnement du soigné ? Quelle est leur part d’autonomie, de résistance face à de potentielles violences, qu’elles soient physiques, psychiques ou symboliques, qui tendent à refuser au patient le choix du protocole, la possibilité de discuter de sa condition, ou même à nier son humanité ?
- Jusqu’à quel point l’agentivité des actrices et des acteurs contribue-t-elle à transformer cette relation et comment les émotions, les assignations raciales et de genre entrent-elles dans les reconfigurations sociales ?
Ces premières – et vastes – questions en appellent naturellement d’autres.
En s’appuyant sur le renouvellement en matière des sources et sur des approches pluridisciplinaires, nous invitons les candidat·es à s’inscrire dans un ou plusieurs de ces questionnements. Les propositions qui prendraient en compte les enjeux sociologiques, anthropologiques, éthiques, émotionnels, médicaux et juridiques sont les bienvenues. La présentation de travaux en cours, en particulier de la part des doctorants et doctorantes, jeunes chercheurs et jeunes chercheuses, est encouragée.
Programme
9 h Accueil café
9 h 15 Introduction
Entre guerre et paix : permanences et ruptures
Présidence de séance : Claire Fredj, Université Paris Nanterre, IDHE.S
9 h 30 Agathe Meridjen, Université Paris Nanterre, ISP
Souffrir d’aliénation en temps de guerre : adaptations thérapeutiques et reconfigurations des rapports entre médecins et patients dans un asile psychiatrique (Seine, 1870-1871)
9 h 50 Charles-Antoine Wanecq, Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, CNRS
"Au secours ? Prêts !" Savoirs, pratiques et identités secouristes en France pendant la Seconde Guerre mondiale
10 h 10 Discussion
10 h 40 Pause-café
Gérer l’urgence, improviser
Présidence de séance : Paul Lenormand, Université Paris Nanterre, ISP, CERCEC
11 h Laurine Drut, Université de Bourgogne
La médecine militaire face à la violence de guerre des conflits napoléoniens
11 h 20 Ewa Anna Kumelowski, Humboldt University, CETOBaC
Partisan care: redefining relationships of care in the military medical service of the Yugoslav Partisans
11 h 40 Discussion
12 h 10 Pause déjeuner
Enjeux éthiques du soin en guerre (1) : des soins performatifs au service des armées
Présidence de séance : Élodie Charié, Sciences Po, CHSP
13 h 30 Julie Bellotto, Université de Lorraine, CRULH et Université catholique de Louvain, LaRHis
Soigner les prostituées vénériennes pendant les deux guerres mondiales
13 h 50 Julie Le Gac, Université Paris Nanterre, ISP
Préserver l’efficacité de l’armée. Enjeux du soin psychiatrique dans l’armée britannique pendant la Seconde Guerre mondiale
14 h 10 Discussion
14 h 40 Pause café
Enjeux éthiques du soin en guerre (2) : le soin en guerre au service de l’État
Présidence de séance : Université Paris Nanterre, ISP, CERCEC
15 h Laura Pennanec’h, ECPAD
Aux blessés, la patrie reconnaissante : la prise en charge du blessé militaire dans les fonds de l’ECPAD, une mise en scène du soin en contexte de guerre (1915-1918)
15 h 20 Alexandra Yatsyk, Université de Lille, IRHIS
Biopolitical care at Russo-Ukrainian war: life and death of Putin’s combatants
15 h 40 Discussion
16 h 10 Remarques conclusives
Mis à jour le 17 mai 2024