Version française / Soutenances
- Soutenance de thèse/HDR,
- Recherche - EOS,
ED 396 - Soutenance de Mme Martine BOURAND
Publié le 10 décembre 2021
–
Mis à jour le 24 novembre 2025
L'arène et la corrida, un lieu à part en lien avec tous les autres : une hétérotopie très contestée
Date(s)
le 3 décembre 2025
à 14h00
Lieu(x)
Bâtiment Pierre Grappin (B)
Bâtiment B Pierre Paul Ricoeur - Salle B016
Mme Martine BOURAND, présente ses travaux en soutenance en vue de l'obtention du diplôme Doctorat Lettres & Sciences Humaines
Section CNU : 19 – Sociologie, démographie
Unité de Recherche : SOPHIAPOL, Sociologie, philosophie et socio-anthropologies politiques
Directeur de thèse : M. Pascal VALLET, Professeur des Universités
Codirecteur: M. Aurelien DJAKOUNE, Maître de conférences
Membres du jury
M. Laurent Sébastien FOURNIER, Professeur des Universités, Université Côte d’Azur
Mme Anne MONJARET, Directeur de Recherche, E.H.E.S.S
M. Philippe COMBESSIE,Professeur des Universités, Université Paris Nanterre
Mme Emmanuelle SAVIGNAC , Professeur des Universités, Université Sorbonne Paris Nord 13
M. Aurélien DJAKOUANE, Maître de conférences, Université Paris Nanterre
M Pascal VALLET, Professeur des Université, Université Paris Nanterre
Résumé
La corrida, un phénomène complexe, à la croisée de l’histoire, de la sociologie et de la philosophie. L’arène et la corrida forment une hétérotopie, c’est-à-dire un espace social « à part », marginal mais toujours en lien avec d’autres sphères culturelles politiques ou religieuses. L’étude retrace la genèse de la corrida depuis son émergence en Espagne et son implantation en France, entre forme festive rurale et spectacle urbain organisé, reflet des sociétés qui l’ont fait naître. L’arène devient le lieu d’un rituel codifié, où s’entremêlent symboles sacrés et profanes, où la société met à l’épreuve ses propres frontières identitaires et morales. À partir du concept de Michel Foucault, la corrida est étudiée comme une hétérotopie : un lieu qui incarne à la fois la tradition et la transgression, où s’expérimentent des manières de coexister avec la mort, la violence et la fête. L’arène fonctionne comme un miroir critique de la société, révélant ses tensions et ses contradictions : le rapport à la souffrance animale, à la célébration, à la mémoire collective, à la gestion du danger et à la transmission culturelle. L’enquête sociologique révèle la grande diversité des acteurs de la corrida, venus de milieux sociaux variés. Leur engagement s’exprime dans des clubs taurins, notamment à Paris, où se mêlent initiés de longue date et nouveaux venus. L’étude s’appuie sur des questionnaires qui permettent de dresser une cartographie des profils sociologiques rencontrés des pratiques culturelles, des motivations avec une surreprésentation des personnes diplômées, urbaines et engagées dans la société, mais aussi une pluralité de parcours d’initiation : héritage familial, découverte adulte, conversion par intérêt esthétique ou littéraire. Les clubs taurins assurent la transmission de la culture taurine bien au-delà des régions traditionnellement taurines. Ateliers pratiques, débats, voyages collectifs et soirées festives témoignent d’une sociabilité vivante et ouverte à la diversité générationnelle et de genre. Face au vieillissement des membres, les clubs cherchent à attirer de nouveaux publics, notamment les jeunes et les femmes. L’apprentissage de « l’’aficion » se fait par la discussion, l’expérimentation et la convivialité. La corrida ni art pur, ni sport, ni simple rite combine expression artistique, performance sportive, rituel collectif. Cette ambiguïté nourrit les controverses sur sa légitimité entre défense patrimoniale et revendications éthiques. L’analyse mobilise les concepts de Bourdieu (rite d’institution, légitimation culturelle, champ autonome), Weber (types de légitimité), Mauss (fait social total) et Goffman (rites de passage), pour montrer que la corrida fonctionne comme un laboratoire social à l’image des tensions du monde. La dernière partie explore la polarisation actuelle autour de la corrida, entre défenseurs et opposants. Les débats sont particulièrement vifs entre patrimoine local et objet de contestation nationale. Les clubs, les professionnels et les passionnés développent des stratégies de résistance : argumentation publique, sensibilisation, actions politiques et pédagogiques. La corrida est un espace autonome, souvent marginalisé mais toujours en négociation avec la société dominante, enjeu identitaire et patrimonial. Méthodes historiques, ethnographiques analyses quantitatives, littérature, documentaires et médiatiques montrent la corrida comme espace social dynamique, marqué par la tradition, la transmission collective, la capacité d’innovation face aux mutations culturelles. Comment préserver un espace rituel minoritaire dans un contexte de pluralisation des valeurs ? De quelle façon la corrida peut-elle évoluer : muséification patrimoniale, marginalisation, renouvellement, disparition ? L’étude ouvre ainsi la discussion sur l’avenir des hétérotopies, ces « espaces autres » où les sociétés expérimentent et contestent leurs propres limites.
Mots-clés
Monde de la tauromachie, publics, Organisation, Paris, Régions taurines, Interactions politiques et sociales,
Section CNU : 19 – Sociologie, démographie
Unité de Recherche : SOPHIAPOL, Sociologie, philosophie et socio-anthropologies politiques
Directeur de thèse : M. Pascal VALLET, Professeur des Universités
Codirecteur: M. Aurelien DJAKOUNE, Maître de conférences
Membres du jury
M. Laurent Sébastien FOURNIER, Professeur des Universités, Université Côte d’Azur
Mme Anne MONJARET, Directeur de Recherche, E.H.E.S.S
M. Philippe COMBESSIE,Professeur des Universités, Université Paris Nanterre
Mme Emmanuelle SAVIGNAC , Professeur des Universités, Université Sorbonne Paris Nord 13
M. Aurélien DJAKOUANE, Maître de conférences, Université Paris Nanterre
M Pascal VALLET, Professeur des Université, Université Paris Nanterre
Résumé
La corrida, un phénomène complexe, à la croisée de l’histoire, de la sociologie et de la philosophie. L’arène et la corrida forment une hétérotopie, c’est-à-dire un espace social « à part », marginal mais toujours en lien avec d’autres sphères culturelles politiques ou religieuses. L’étude retrace la genèse de la corrida depuis son émergence en Espagne et son implantation en France, entre forme festive rurale et spectacle urbain organisé, reflet des sociétés qui l’ont fait naître. L’arène devient le lieu d’un rituel codifié, où s’entremêlent symboles sacrés et profanes, où la société met à l’épreuve ses propres frontières identitaires et morales. À partir du concept de Michel Foucault, la corrida est étudiée comme une hétérotopie : un lieu qui incarne à la fois la tradition et la transgression, où s’expérimentent des manières de coexister avec la mort, la violence et la fête. L’arène fonctionne comme un miroir critique de la société, révélant ses tensions et ses contradictions : le rapport à la souffrance animale, à la célébration, à la mémoire collective, à la gestion du danger et à la transmission culturelle. L’enquête sociologique révèle la grande diversité des acteurs de la corrida, venus de milieux sociaux variés. Leur engagement s’exprime dans des clubs taurins, notamment à Paris, où se mêlent initiés de longue date et nouveaux venus. L’étude s’appuie sur des questionnaires qui permettent de dresser une cartographie des profils sociologiques rencontrés des pratiques culturelles, des motivations avec une surreprésentation des personnes diplômées, urbaines et engagées dans la société, mais aussi une pluralité de parcours d’initiation : héritage familial, découverte adulte, conversion par intérêt esthétique ou littéraire. Les clubs taurins assurent la transmission de la culture taurine bien au-delà des régions traditionnellement taurines. Ateliers pratiques, débats, voyages collectifs et soirées festives témoignent d’une sociabilité vivante et ouverte à la diversité générationnelle et de genre. Face au vieillissement des membres, les clubs cherchent à attirer de nouveaux publics, notamment les jeunes et les femmes. L’apprentissage de « l’’aficion » se fait par la discussion, l’expérimentation et la convivialité. La corrida ni art pur, ni sport, ni simple rite combine expression artistique, performance sportive, rituel collectif. Cette ambiguïté nourrit les controverses sur sa légitimité entre défense patrimoniale et revendications éthiques. L’analyse mobilise les concepts de Bourdieu (rite d’institution, légitimation culturelle, champ autonome), Weber (types de légitimité), Mauss (fait social total) et Goffman (rites de passage), pour montrer que la corrida fonctionne comme un laboratoire social à l’image des tensions du monde. La dernière partie explore la polarisation actuelle autour de la corrida, entre défenseurs et opposants. Les débats sont particulièrement vifs entre patrimoine local et objet de contestation nationale. Les clubs, les professionnels et les passionnés développent des stratégies de résistance : argumentation publique, sensibilisation, actions politiques et pédagogiques. La corrida est un espace autonome, souvent marginalisé mais toujours en négociation avec la société dominante, enjeu identitaire et patrimonial. Méthodes historiques, ethnographiques analyses quantitatives, littérature, documentaires et médiatiques montrent la corrida comme espace social dynamique, marqué par la tradition, la transmission collective, la capacité d’innovation face aux mutations culturelles. Comment préserver un espace rituel minoritaire dans un contexte de pluralisation des valeurs ? De quelle façon la corrida peut-elle évoluer : muséification patrimoniale, marginalisation, renouvellement, disparition ? L’étude ouvre ainsi la discussion sur l’avenir des hétérotopies, ces « espaces autres » où les sociétés expérimentent et contestent leurs propres limites.
Mots-clés
Monde de la tauromachie, publics, Organisation, Paris, Régions taurines, Interactions politiques et sociales,
Mis à jour le 24 novembre 2025