Version française / Soutenances
- Soutenance de thèse/HDR,
Soutenance HDR de M. Patrice BAUBEAU
HDR Lettres et Sciences Humaines - Section CNU : 22 - Histoire/civilisations : mondes modernes
le 14 décembre 2018
Université de Rouen
IRIHS – Institut de Recherche Interdisciplinaire Homme Société
Bâtiment n° 7, 2° étage, salle 2
17, rue Lavoisier
76130 Mont Saint Aignan Cedex
JURY
DESMEDT, Ludovic, Professeur à l’Université de Bourgogne
FEIERTAG, Olivier, Professeur à l’Université de Rouen, garant
JEFERRIES, Claudia, Professeure à la City University London
MAREC, Yannick, Professeur émérite à l’Université de Rouen
ORLEAN André, Directeur de recherches à l’EHESS
Résumé du mémoire original de l’HDR
La monnaie présente ce caractère d’être à la fois un objet banal du quotidien et l’une des formes sous lesquelles la notion de valeur s’exprime dans une société. Ce double caractère l’a rendue particulièrement difficile à saisir pour les scientifiques, le plus souvent partagés entre ceux qui s’attachent à ce que « fait » la monnaie (l’approche fonctionnelle) et ceux qui tentent d’élucider son origine et son « être » (l’approche essentielle). Mais depuis les années 1980, des économistes et des anthropologues ont montré que la monnaie cristallise et résout à la fois les conflits au sein d’une société. L’objet de ce travail consiste à interroger les conditions de transmission de ces analyses du phénomène monétaire dans le domaine de l’histoire. Une fois ce « concept historique » établi, nous en exposons la validité à travers quelques exemples de conflits autour de la monnaie dans la France du XIXe siècle, en distinguant soigneusement le système monétaire (« la » monnaie) des divers instruments et institutions qui le constituent. Nous montrons ainsi qu’à rebours de l’idée d’une stabilisation durable du système monétaire français après les réformes napoléoniennes de germinal an 11, ce système a continué d’évoluer sous la pression des transformations économiques, des événements et des conflits sociaux, illustrant sa propension permanente à la fragmentation ainsi que les coûts – le plus souvent implicites – de son unification. En se focalisant sur la monnaie des « riches », on négligerait ainsi toutes les autres formes monétaires qui ont coexisté avec elle, monnaies des commerçants comme des pauvres gens, ainsi que leurs articulations complexes.
Summary
Money has the character of being both a commonplace object of everyday life and one of the forms in which the notion of value is expressed in a society. This dual character has made it particularly difficult for scientists to grasp, most often divided between those who focus on what money “does” (the functional approach) and those who try to clarify its origin and what money “is” (the essential approach). But since the 1980s, economists and anthropologists have shown that money both crystallizes and resolves conflicts within a society. The purpose of this work is to examine the conditions under which these analyses of the monetary phenomenon may be applied within the field of history. Once this “historical concept” has been established, we test its validity through a few examples of conflicts over money in 19th century France, carefully distinguishing the monetary system (“the” money) from the various instruments and institutions that constitute it. We thus show that, contrary to the idea of a lasting stabilization of the French monetary system after the Napoleonic reforms of germinal year 11, this system continued to evolve under the pressure of economic transformations, events and social conflicts, illustrating its permanent propensity for fragmentation as well as the costs – most often implicit – of its unification. By focusing on the currency of the “rich”, we would thus neglect all the other monetary forms that have coexisted with it, currencies of both traders and poor people, as well as their complex articulations. [Translated with www.DeepL.com/Translator]
Mis à jour le 12 juin 2019