L’imposture du travail. Désandrocentrer le travail pour l’émanciper
Maud Simonet- Paris, 10/18, février 2024
Publié le 15 mars 2024–Mis à jour le 15 mars 2024
Présentation
Repenser le travail à partir du travail gratuit et invisible.
Aujourd’hui, la définition du travail est encore construite à partir d’un sujet masculin, et associée à la rémunération, l’emploi, la production. Et si nous inversions notre regard, comme nous y invite ici Maud Simonet, pour repenser cette notion depuis cet autre travail, majoritairement exercé par les femmes, sur lequel reposent aussi notre société et de notre économie ?
Qu’il soit domestique, associatif, lié au soin, qu’il s’agisse de bénévolat, de stages ou d’engagement citoyen : autant d’activités qui ne sont pas considérées comme du travail mais relèveraient de valeurs- l’amour, la passion, la citoyenneté, l’insertion…
Dès lors, une autre perspective s’ouvre qui oblige à penser conjointement travail rémunéré et travail gratuit, travail visible et travail invisible, en questionnant les frontières du travail et leurs usages. Une perspective qui nous montre que, si tout n’est pas forcément travail, tout, ou presque, peut être approprié comme tel par le capitalisme. Désandrocentrer le travail, c’est ainsi se donner les moyens de repenser l’exploitation et de renouveler les luttes pour l’émancipation du travail.
L'autrice
Maud Simonet est directrice de recherche CNRS en sociologie à l’IDHE.S de l'université Paris Nanterre.
Sommaire
Introduction, p. 9
I – Le travail gratuit, une perspective féministe sur le travail, p. 17
1 – Du travail domestique comme travail gratuit, p. 18
2 – … à l’androcentrisme de la notion de travail, p. 28
II – Exploiter le travail en l’invisibilisant, p. 43
1 – Mettre au travail le « hors-travail » au nom de valeurs, p. 46
2 – Politique de la promesse et passe-passe des frontières, p. 53
3 – Les valeurs et l’exploitation : des « mondes hostiles » ?, p. 60
III – Émanciper (tout) le travail, p. 67
1 – Se réapproprier tout notre travail, p. 68
2 – Élargir et réunir la classe laborieuse ?, p. 80
Conclusion : désandrocentrer le travail, un double pari, p. 89
Remerciements, p. 95